Rechercher
Derniers sujets
L’apologue ou la fable:
4 participants
Page 1 sur 1
L’apologue ou la fable:
L’apologue ou la fable:
L’apologue (du grec apologos, « récit ») est un court récit en prose ou en vers, dont on tire une instruction morale, c’est donc au sens strict un synonyme de « fable ». Plus généralement, il désigne un récit pédagogique à des fins morales, mais parfois aussi politiques ou religieuses. La fable a aussi le sens de fiction mensongère, c’est pourquoi Voltaire dans l’Ingénu pouvait s’exclamer : « Ah ! s’il nous faut des fables, que ces fables soient du moins l’emblème de la vérité ! J’aime les fables des philosophes, je ris de celles des enfants, et je hais celles des imposteurs. »
Le récit d’une anecdote mettant en scène des animaux, ou parfois des végétaux, à caractère anthropomorphique, a toujours servi à illustrer des leçons de sagesse pratique. Le genre provient de deux grandes traditions : l’occidentale représentée par les fables grecques attribuées à Ésope, et par Phèdre à Rome ; l’orientale qui prend racine dans le Pañchatantra sanskrit et qui nous est parvenue par Bidpaï en Inde et le livre de Kalila et Dimna en Perse et dans les pays arabes. Les apologues orientaux se présentent comme un corpus de textes reliés par le fil d’un récit, et comportant plutôt un enseignement pour le groupe social. Dans les apologues occidentaux, la morale est plutôt individuelle. Courts et au service d’une leçon nettement détachée à la fin ou au début, hérités de la culture gréco-latine, les isopets où ysopets (du nom d’Ésope, alors présumé être l’inventeur du genre) du Moyen Âge se constituent en recueils. Ces fables ont été transmises par deux voies : des vers latins par Phèdre au Ier siècle qui, après traduction ou transposition en prose, se stabilisent dans un corpus appelé romulus ; la seconde, les avionnets ont été compilés en vers grecs au IIe siècle par Babrius, puis traduits en vers latins par Flavius Avianus au IVe siècle. Le plus célèbre de ces recueils du XIIe siècle, celui de Marie de France a largement inspiré les fables de Jean de la Fontaine. Aux XVIe et XVIIe siècles, la fable bénéficie du succès de l’emblème, genre très prisé à la Renaissance (dans lequel une image, précédée d’un court texte d’intitulé et suivie de quelques vers qui en donnent le sens, était offerte à l’interprétation du lecteur) qui a inspiré aussi La Fontaine pour quelques fables (en particulier les Emblèmes d’Alciat). La Fontaine a bien perçu l’analogie entre l’emblème et la fable : dans la préface de l’édition des Fables de 1668, il écrivait que « l’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable ; l’âme la moralité ». Curieusement l’emblème au XVIe siècle était défini par une image qui était son « corps », et une sentence, « son âme ».
Dans l’apologue traditionnel, la moralité est explicitement formulée. II n’en va pas toujours de même dans les genres narratifs proches de l’apologue : la fable, l’exemplum, le conte (en particulier philosophique).
Chez La Fontaine, comme chez ses prédécesseurs, la fable est un récit fictionnel court qui use parfois du merveilleux (d’où l’adjectif « fabuleux »). Le récit, sorte de mini conte, suit souvent le schéma narratif du genre : situation initiale perturbée par un événement déclenchant une mise en route, péripéties formatrices, situation finale dont la mise en perspective avec le début permet de tirer une sagesse.
La fable, au XVIIe siècle, est un genre pédagogique : l’élève doit mémoriser la morale, apprendre la rhétorique en composant à son tour des récits illustratifs accompagnés de leur moralité conséquente.
C’est La Fontaine qui porte le genre à son apogée par :
• la maîtrise de l’écriture en vers irréguliers ; l’art du récit qui varie les rythmes, crée la surprise, inclut des descriptions savoureuses manifestant un sens de l’observation aigu, des dialogues vifs ; une sagesse exprimée dans des formules travaillées…
• l’extension du genre à des domaines nouveaux : l’amitié, la mort, le pouvoir, l’amour, la vie en société…
• l’introduction du lyrisme personnel,
• le recours aux registres comique, parodique (contre-épique) et satirique.
La Fontaine nous livre là des saynètes criantes de vérité.
Lire la suite sur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
L’apologue (du grec apologos, « récit ») est un court récit en prose ou en vers, dont on tire une instruction morale, c’est donc au sens strict un synonyme de « fable ». Plus généralement, il désigne un récit pédagogique à des fins morales, mais parfois aussi politiques ou religieuses. La fable a aussi le sens de fiction mensongère, c’est pourquoi Voltaire dans l’Ingénu pouvait s’exclamer : « Ah ! s’il nous faut des fables, que ces fables soient du moins l’emblème de la vérité ! J’aime les fables des philosophes, je ris de celles des enfants, et je hais celles des imposteurs. »
Le récit d’une anecdote mettant en scène des animaux, ou parfois des végétaux, à caractère anthropomorphique, a toujours servi à illustrer des leçons de sagesse pratique. Le genre provient de deux grandes traditions : l’occidentale représentée par les fables grecques attribuées à Ésope, et par Phèdre à Rome ; l’orientale qui prend racine dans le Pañchatantra sanskrit et qui nous est parvenue par Bidpaï en Inde et le livre de Kalila et Dimna en Perse et dans les pays arabes. Les apologues orientaux se présentent comme un corpus de textes reliés par le fil d’un récit, et comportant plutôt un enseignement pour le groupe social. Dans les apologues occidentaux, la morale est plutôt individuelle. Courts et au service d’une leçon nettement détachée à la fin ou au début, hérités de la culture gréco-latine, les isopets où ysopets (du nom d’Ésope, alors présumé être l’inventeur du genre) du Moyen Âge se constituent en recueils. Ces fables ont été transmises par deux voies : des vers latins par Phèdre au Ier siècle qui, après traduction ou transposition en prose, se stabilisent dans un corpus appelé romulus ; la seconde, les avionnets ont été compilés en vers grecs au IIe siècle par Babrius, puis traduits en vers latins par Flavius Avianus au IVe siècle. Le plus célèbre de ces recueils du XIIe siècle, celui de Marie de France a largement inspiré les fables de Jean de la Fontaine. Aux XVIe et XVIIe siècles, la fable bénéficie du succès de l’emblème, genre très prisé à la Renaissance (dans lequel une image, précédée d’un court texte d’intitulé et suivie de quelques vers qui en donnent le sens, était offerte à l’interprétation du lecteur) qui a inspiré aussi La Fontaine pour quelques fables (en particulier les Emblèmes d’Alciat). La Fontaine a bien perçu l’analogie entre l’emblème et la fable : dans la préface de l’édition des Fables de 1668, il écrivait que « l’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable ; l’âme la moralité ». Curieusement l’emblème au XVIe siècle était défini par une image qui était son « corps », et une sentence, « son âme ».
Dans l’apologue traditionnel, la moralité est explicitement formulée. II n’en va pas toujours de même dans les genres narratifs proches de l’apologue : la fable, l’exemplum, le conte (en particulier philosophique).
Chez La Fontaine, comme chez ses prédécesseurs, la fable est un récit fictionnel court qui use parfois du merveilleux (d’où l’adjectif « fabuleux »). Le récit, sorte de mini conte, suit souvent le schéma narratif du genre : situation initiale perturbée par un événement déclenchant une mise en route, péripéties formatrices, situation finale dont la mise en perspective avec le début permet de tirer une sagesse.
La fable, au XVIIe siècle, est un genre pédagogique : l’élève doit mémoriser la morale, apprendre la rhétorique en composant à son tour des récits illustratifs accompagnés de leur moralité conséquente.
C’est La Fontaine qui porte le genre à son apogée par :
• la maîtrise de l’écriture en vers irréguliers ; l’art du récit qui varie les rythmes, crée la surprise, inclut des descriptions savoureuses manifestant un sens de l’observation aigu, des dialogues vifs ; une sagesse exprimée dans des formules travaillées…
• l’extension du genre à des domaines nouveaux : l’amitié, la mort, le pouvoir, l’amour, la vie en société…
• l’introduction du lyrisme personnel,
• le recours aux registres comique, parodique (contre-épique) et satirique.
La Fontaine nous livre là des saynètes criantes de vérité.
Lire la suite sur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: L’apologue ou la fable:
merci pour ces renseignements.
le Barikien- Messages : 438
Date d'inscription : 05/11/2013
Re: L’apologue ou la fable:
je suis reconnaissant ,vous m'aidez beaucoup .
bouroba hakim- Messages : 27
Date d'inscription : 10/01/2014
Sujets similaires
» les techniques de la fable
» petite fable
» Fable.......LE CHEVAL ET LE COCHON:
» Exclusivement,une fable pour 2AM _P2 S1 :Le chat et l'oiseau:
» Planification du projet02:Niveau : : 2 AM Compétence langagière :Raconter à travers la fable.
» petite fable
» Fable.......LE CHEVAL ET LE COCHON:
» Exclusivement,une fable pour 2AM _P2 S1 :Le chat et l'oiseau:
» Planification du projet02:Niveau : : 2 AM Compétence langagière :Raconter à travers la fable.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
Ven 19 Jan - 17:04 par masten23
» Un CD contenant le programme et les fiches de la 1AM :
Ven 17 Nov - 17:57 par masten23
» Projet 1 séquence 2 nouveau programme 4°AM
Sam 19 Nov - 10:27 par Prof cachemir
» des nouvelles de M S Kamel
Mer 9 Nov - 11:03 par Mme Médjani FZ
» Les méfaits du tabagisme
Dim 20 Mar - 18:31 par Mme Médjani FZ
» Mme Médjani FZ
Dim 20 Mar - 18:25 par Mme Médjani FZ
» Le sport / Le football
Dim 20 Mar - 18:08 par Mme Médjani FZ
» devoir 3AM
Dim 20 Mar - 17:55 par Mme Médjani FZ
» Toutes les fiches de la 4AM selon le nouveau programme +livre de grammaire avancée (Sorbonne)
Lun 23 Nov - 22:16 par sofyane
» l'épidémie (Coronavirus)
Sam 28 Mar - 10:49 par Mme Médjani FZ
» des nouvelles
Sam 28 Mar - 9:52 par Mme Médjani FZ
» Projet 1 séquence 3 nouveau programme 4°AM
Mer 15 Jan - 19:11 par invisible34
» document sonore pour projet 2 séquence 2 4am
Lun 9 Déc - 10:55 par amarhadadou
» Devoir surveillé n°1 du 3ème trimestre
Mer 9 Oct - 6:51 par mezianemohamed
» Evaluation La violence Niveau :4AM Texte :
Lun 16 Avr - 10:27 par Mme Médjani FZ
» Evaluation certificative 4am
Lun 16 Avr - 10:15 par Mme Médjani FZ
» EXEMPLE D ACTIVITES FAISABLES EN TD 4AM
Mer 21 Mar - 17:51 par hakim.z
» Composition 3AM Trimestre 2
Lun 19 Fév - 20:56 par cheraga nadjet
» Projet 02 :Séquence 02 :expression orale:Mouloud Feraoun. Page :97:3am
Dim 18 Fév - 18:37 par aboudaboud
» Supports sonores pour la compréhension orale 3AM
Dim 18 Fév - 18:35 par aboudaboud