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Apprendre l'argumentation:
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Apprendre l'argumentation:
* L’argumentation.
Beaucoup plus difficile, son apprentissage devrait commencer par la pratique de la justification, dès l’école maternelle, puis au cycle 3, par la prise de conscience des stratégies à mettre en œuvre, le tout, de manière très progressive, pour, bien évidemment, se poursuivre au collège.
La grosse difficulté de l’argumentation réside dans la validité des arguments, c’est-à-dire des affirmations censées renforcer l’affirmation première. Souvent le lien prétendument logique qui unit la thèse et l’affirmation censée la soutenir, n’est qu’apparemment logique et oublie des aspects du problème qui faussent le raisonnement.
Par exemple, affirmer que telle forme d’apprentissage de la lecture est excellente, et utiliser comme argument le fait que l’on a appris soi-même ainsi et qu’on a réussi, ne peut être considéré comme un raisonnement valable dans la mesure où d’innombrables facteurs, autres que la manière d’enseigner la lecture, peuvent expliquer la réussite.
Toute affirmation en effet repose sur des présupposés, qui sous-tendent les affirmations qui le constituent (et que l’on nomme les prémisses du raisonnement).
Dans l'exemple ci-dessus, on repère deux présupposés non explicites :
1- celui qui parle est représentatif de la population tout entière
2- la réussite en lecture dépend uniquement de la méthode d'enseignement de la lecture utilisée par l'enseignant.
Il est facile de voir que ces présupposés sont plus que contestables et fort contestés.
Autre exemple : lorsqu’on compare les performances en lecture de groupes d’enfants différents, sans préciser ce qu’on entend par « savoir lire », la comparaison na plus aucune valeur.
C’est donc la validité des prémisses d’un raisonnement qui doit être au cœur d'un travail sur l'argumentation, validité elle-même dépendant des présupposés qui les sous-tendent et qu'il faut apprendre à repérer.
On peut donner comme exemple de travail en classe, celui qui a été effectué dans un CM2 toulousain, il y a quelques années... (un peu plus en réalité !)
Il se trouve que cette année-là, la classe était littéralement divisée en deux clans ennemis au sujet de la chasse, sport fort pratiqué dans la région. En récréation, les défenseurs et les adversaires en venaient aux mains.
Il a fallu agir.
Le maître eut alors l’idée d’organiser un procès de la chasse, un vrai avec partie civile, avocats de la défense et procureur. Ce qui fut une excellente occasion de faire quelques découvertes sur le fonctionnement de la justice française, — et pour le maître, de découvrir que les séries télé policières avaient permis à beaucoup d’avoir déjà quelques connaissances sur ce sujet —… Comme quoi …
Le travail a commencé par une recherche intense de documentation sur les arguments qui défendent la chasse et ceux qui la condamnent.
Chercher de la documentation est le premier travail dans l'organisation d'un débat en classe : ce n’est jamais, en effet, dans sa tête qu’on cherche des arguments et des idées, mais dans des documents : cela s’appelle être honnête !!
La collecte d’arguments s’est effectuée par les enfants en petits groupes, puis elle a été mise en commun par affichage…
Mais ayant bien conscience que l'un des objectifs majeurs d'un tel travail est de faire découvrir qu’une opinion n’est valable que si l’on connaît les autres opinions sur le sujet et si l’on sait y répondre, le maître a eu l’idée — assez remarquable à mon sens — de proposer, pour la distribution des rôles, un jeu auquel les enfants ont adhéré avec curiosité, celui d’inverser l’ordre attendu des opinions : ce sont ses adversaires qui ont eu la charge de défendre la chasse, et ses défenseurs, celle de l’accuser.
Les enfants se sont pris au jeu, et ont fort bien joué leur rôle, après avoir lu et relu les documents relatifs à leur nouveau rôle.
Le débat qui a suivi (indispensable travail de métacognition) sur la manière dont ce jeu avait été vécu, a fait apparaître quelque chose de très positif : les enfants ont reconnu qu’ils n’avaient certes pas changé d’opinion, mais ont-ils dit : on a mieux compris pourquoi les autres ne sont pas d’accord avec nous…
Ils avaient découvert un aspect essentiel des problèmes de conflits : que les opinions dépendent non d'une vérité quelconque, mais du point de vue auquel on se place. En fait, ce n’est une question ni de vérité ni d’erreurs, mais de manière de poser le problème et de présupposés du raisonnement.
Mais comme le point de vue auquel on se place est le plus souvent d'ordre très personnel, dépendant de la culture, des modes de vie, du passé, des données matérielles, il devient alors impossible de traiter l'autre en ennemi. Celui-ci est devenu seulement différent. Une différence que l'on ne peut nier, et qu'il faut bien admettre...
On a ainsi gagné un fameux degré de culture supplémentaire, et, — qui sait ? — , entr'ouvert peut-être une petite porte vers la paix ?
C'est un jeu qui en vaut sans doute la chandelle... non ?
Beaucoup plus difficile, son apprentissage devrait commencer par la pratique de la justification, dès l’école maternelle, puis au cycle 3, par la prise de conscience des stratégies à mettre en œuvre, le tout, de manière très progressive, pour, bien évidemment, se poursuivre au collège.
La grosse difficulté de l’argumentation réside dans la validité des arguments, c’est-à-dire des affirmations censées renforcer l’affirmation première. Souvent le lien prétendument logique qui unit la thèse et l’affirmation censée la soutenir, n’est qu’apparemment logique et oublie des aspects du problème qui faussent le raisonnement.
Par exemple, affirmer que telle forme d’apprentissage de la lecture est excellente, et utiliser comme argument le fait que l’on a appris soi-même ainsi et qu’on a réussi, ne peut être considéré comme un raisonnement valable dans la mesure où d’innombrables facteurs, autres que la manière d’enseigner la lecture, peuvent expliquer la réussite.
Toute affirmation en effet repose sur des présupposés, qui sous-tendent les affirmations qui le constituent (et que l’on nomme les prémisses du raisonnement).
Dans l'exemple ci-dessus, on repère deux présupposés non explicites :
1- celui qui parle est représentatif de la population tout entière
2- la réussite en lecture dépend uniquement de la méthode d'enseignement de la lecture utilisée par l'enseignant.
Il est facile de voir que ces présupposés sont plus que contestables et fort contestés.
Autre exemple : lorsqu’on compare les performances en lecture de groupes d’enfants différents, sans préciser ce qu’on entend par « savoir lire », la comparaison na plus aucune valeur.
C’est donc la validité des prémisses d’un raisonnement qui doit être au cœur d'un travail sur l'argumentation, validité elle-même dépendant des présupposés qui les sous-tendent et qu'il faut apprendre à repérer.
On peut donner comme exemple de travail en classe, celui qui a été effectué dans un CM2 toulousain, il y a quelques années... (un peu plus en réalité !)
Il se trouve que cette année-là, la classe était littéralement divisée en deux clans ennemis au sujet de la chasse, sport fort pratiqué dans la région. En récréation, les défenseurs et les adversaires en venaient aux mains.
Il a fallu agir.
Le maître eut alors l’idée d’organiser un procès de la chasse, un vrai avec partie civile, avocats de la défense et procureur. Ce qui fut une excellente occasion de faire quelques découvertes sur le fonctionnement de la justice française, — et pour le maître, de découvrir que les séries télé policières avaient permis à beaucoup d’avoir déjà quelques connaissances sur ce sujet —… Comme quoi …
Le travail a commencé par une recherche intense de documentation sur les arguments qui défendent la chasse et ceux qui la condamnent.
Chercher de la documentation est le premier travail dans l'organisation d'un débat en classe : ce n’est jamais, en effet, dans sa tête qu’on cherche des arguments et des idées, mais dans des documents : cela s’appelle être honnête !!
La collecte d’arguments s’est effectuée par les enfants en petits groupes, puis elle a été mise en commun par affichage…
Mais ayant bien conscience que l'un des objectifs majeurs d'un tel travail est de faire découvrir qu’une opinion n’est valable que si l’on connaît les autres opinions sur le sujet et si l’on sait y répondre, le maître a eu l’idée — assez remarquable à mon sens — de proposer, pour la distribution des rôles, un jeu auquel les enfants ont adhéré avec curiosité, celui d’inverser l’ordre attendu des opinions : ce sont ses adversaires qui ont eu la charge de défendre la chasse, et ses défenseurs, celle de l’accuser.
Les enfants se sont pris au jeu, et ont fort bien joué leur rôle, après avoir lu et relu les documents relatifs à leur nouveau rôle.
Le débat qui a suivi (indispensable travail de métacognition) sur la manière dont ce jeu avait été vécu, a fait apparaître quelque chose de très positif : les enfants ont reconnu qu’ils n’avaient certes pas changé d’opinion, mais ont-ils dit : on a mieux compris pourquoi les autres ne sont pas d’accord avec nous…
Ils avaient découvert un aspect essentiel des problèmes de conflits : que les opinions dépendent non d'une vérité quelconque, mais du point de vue auquel on se place. En fait, ce n’est une question ni de vérité ni d’erreurs, mais de manière de poser le problème et de présupposés du raisonnement.
Mais comme le point de vue auquel on se place est le plus souvent d'ordre très personnel, dépendant de la culture, des modes de vie, du passé, des données matérielles, il devient alors impossible de traiter l'autre en ennemi. Celui-ci est devenu seulement différent. Une différence que l'on ne peut nier, et qu'il faut bien admettre...
On a ainsi gagné un fameux degré de culture supplémentaire, et, — qui sait ? — , entr'ouvert peut-être une petite porte vers la paix ?
C'est un jeu qui en vaut sans doute la chandelle... non ?
Re: Apprendre l'argumentation:
c'est bien clair monsieur .
le Barikien- Messages : 438
Date d'inscription : 05/11/2013
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